Sous couvert de « secret industriel », nombre de fabricants de protections périodiques (tampons et serviettes), rechignent à délivrer la composition de leur(s) produit(s). Il n’en fallait pas davantage au mensuel 60 Millions de consommateurs pour chercher à lever le mystère. Et leurs constations sont pour le moins problématiques : des substances potentiellement toxiques ont été retrouvées chez plusieurs grandes marques.
Dans le numéro 513 de 60 Millions de consommateurs, les rédacteurs ont recherché des molécules indésirables dans onze références de protections périodiques et demandé aux fabricants de nous donner la composition exacte de leurs produits.
Polluants et insecticides
« Tout d’abord, notre centre d’essais a détecté des résidus de substances potentiellement toxiques dans cinq de ces onze références analysées », expliquent-ils. « Il a aussi mis en évidence des traces de dioxines (polluants industriels) dans des références de marques O.B et Nett et des résidus de dérivés halogénés (sous-produits liés aux traitements des matières premières) dans une référence de marque Tampax. »
Mais ce n’est pas tout ! « Nous avons également trouvé du glyphosate (la substance active de l’herbicide Round up), dans une référence de protège-slips Organyc, une marque qui se revendique pourtant bio. Enfin, nous avons repéré des résidus de la famille des pesticides organochlorés et pyréthrinoïdes (insecticides) dans une référence de serviettes hygiéniques Always. »
Des taux faibles mais inquiétants
Même si les niveaux relevés s’avèrent faibles, cela ne rassure pas totalement. « On ne peut garantir le risque zéro », juge le Dr Jean-Marc Bohbot, infectiologue et directeur médical à l’Institut Fournier, à Paris et interrogé par 60 millions de consommateurs. « En l’absence d’étude sur le passage systémique de chaque substance à partir du vagin, on ne peut rien conclure. »
Pour le magazine, « le mutisme des industriels n’est plus acceptable. La liste de tous les composés d’un tampon ou d’une serviette doit figurer sur l’ensemble des emballages. Il est temps que Tampax et consorts lèvent le voile sur les procédés de fabrication de leurs produits. »
Sources : Destination santé et 60 millions de consommateurs